« Là où ça sent la merde Une chose est sûre : autour de moi ça pue la merde. Et c'est tant mieux ! J'en ai vu de ces cadavres animés par la baise et le tube digestif. D'incessants festins, de grotesques embrassades de chauves porcins atteints d'encéphalites, des yeux qui pleurent et qui se révulsent, des mains qui se serrent, se griffent et se tordent. Des mots d'amour morbides, des momies ridées et dyslexiques, des lèvres humectées de champagne et de salive dégueulasse ! Oh my god ! Que ce monde est laid ! Laid, et pourtant si agréable, si rassurant… Les tas de vieilles carnes partent au loin, disparaissent, puis se rapprochent à toute allure, les bras ballants, comme des orangs-outans faussement polyglottes. D'autres petits tas de viande fraîche rappliquent en même temps, mais avec bien plus d'insolence et de panache. C'est alors que l'inconnu diabolisé jusqu'alors devient tout à coup si sympathique et émouvant qu'on aurait envie de prendre son amour à pleine bouche et de lui rouler langoureusement de grosses pelles. A moins qu'il ne s'agisse d'un râteau ! Non, tout compte fait, c'est impossible. L'inconnu est si beau et si parfait ! J'ai envie de pleurer. Alors je bande. Et dans ma tête, la même mélodie me nique toujours un peu plus les tympans et quelques neurones au passage. Je pourrais même vomir de joie, si seulement je pouvais ! Je me viderais le corps de toutes ces ordures qui voyagent depuis trop longtemps au fond de mon estomac. Mais peu importe, je serai toujours irradié par ces déchets de passivité. Et j'aurais beau me torpiller de beaux sentiments et me curer la bite avec un balai à chiottes, il n'en serait rien ! Après tout, je serai toujours cette moitié de son sperme, et j'accepte cette honorable condition avec respect. Pourquoi me haïrais-je ? Et puis je l'aime, je l'aime aussi cette autre, malgré tout. Et eux aussi, ces reflets puants de mon existence fluette et terriblement excitante, je voudrais pouvoir les prendre dans mes bras, les torturer de mon trop plein d'affection, et leur faire partager ma souffrance ridicule et mes sanglots amers de petite fille homosexuelle refoulée ! Couchés dans notre merde commune, nos consciences s'uniraient dans une humaine communion de sens. Et tout simplement, nous serions heureux !
ça sent l'être. »
(Antonin Artaud, Pour en finir avec le jugement de dieu)
dadahprod
Allez chez moi m'attendre !
Lundi 23 juillet 2007 à 17:15
Commentaires
Par Samedi 28 juillet 2007 à 15:28
le Learn DadahProd is good for you...!
(oh bouh de l'ang-laid)
(oh bouh de l'ang-laid)
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bouffons les chiards
placardons des océans de merde sur les écrans
ressuscitons antonin topor
salopes !