dadahprod

Allez chez moi m'attendre !

Jeudi 26 octobre 2006 à 0:55

           
            « Non maman ! Non, je veux pas y aller ! Non, pas l'école, non maman s'il te plait ! J'ai pas envie, les autres vont encore se moquer de moi, les autres y vont rire en me voyant ! Non maman, pas ça, je t'en prie maman chérie ! Je reste à la maison ! »

           
J'y suis allé, un coup de pied au cul…

           
La raison de ce caprice était simple : j'avais peur du zizi !... Voilà tout ce qui occupait ma tête de gamin quand je me levais le matin pour aller à l'école !... Faut dire, il y avait déjà le stress du pipi du matin… Quand on a trois ans, les grandes personnes s'imaginent qu'on est des abrutis, et qu'on ne fait pas attention à « ces choses là », ces choses qui selon eux ne sont présentes que dans la tête des grandes personnes. Alors dès notre arrivée à l'école, sans se poser une seconde la question, les maîtresses nous mettaient tous ensemble, petits garçons et petites filles, zizis et zézettes dans la même terrible petite chambre à gaz pipi caca puant le chlore et l'ammoniac. Comme des chiens qu'on descend en laisse dans le caniveau, nous restions accroupis ou debout face aux chiottes… et nous attendions que ça sorte, humiliés. Des fois on avait envie, et des fois pas du tout. « Tu ne vas pas jouer tant que tu n'as pas fait ton pissou ! ». C'était ça la première contrainte de toute ma vie scolaire : le pipi forcé du matin ! Et pendant ce temps-là, certains pleuraient, d'autres riaient en se touchant mutuellement. Les instits, elles, se marraient intérieurement comme des tortionnaires clownesques ! Si ça se trouve, ça les excitait grave de nous voir tous en rang, la culotte en bas des chevilles !... Mais bon, le pipi, c'était quand même vachement important, parce que si après on se faisait dessus, c'était claque dans la gueule, privé de coloriage, direction placard noir ! Alors, fallait se concentrer, pendant très longtemps des fois, pour arriver à pisser quelques petites gouttes jaunes. Comme ça, les connasses étaient contentes et on pouvait aller jouer comme des hamsters avec les autres marmots couineurs… A partir de ce moment là, si on avait le malheur de demander les toilettes, les mâtonnes hystériques se mettaient à crier : « T'avais qu'à faire ce matin en arrivant ! »… En effet, « y'avait qu'à »… Alors, plutôt que d'avoir à supporter les furieuses engueulades, on se pressait l'entrejambe et on se pissait dessus en secret, caché dans la petite maison en plastique ou sous le toboggan jaune, enfoncé dans les tapis en mousse et les jouets sucés couvert de salive gluante des autres enfants ; ces autres qui me foutaient la trouille ! Après avoir mouillé son froc, mieux valait rester planqué jusqu'à ce que nos jambes dégoulinantes de pipi tiède jaunasse odeur fleurs des champs soient complètement sèches, sinon on nous déculottait sans aucune pudeur devant toute la classe explosée de rire, puis on nous changeait notre pantalon odeur champêtre contre un vieux vêtement de sport rose bonbon dont le parfum douceur quéquette était plutôt douteux !

           
Tous ces souvenirs d'enfance resurgissent dans ma mémoire comme autant de jolis avions en papier projetés à toute vitesse sur ma gueule par des gamins mal élevés, dont les doigts boudinés englués de morve tripotent sans gène le visage de Dieu.

           
Il y a vingt ans de cela, dans la cour de cette petite école catholique. Tu t'en souviens sans doute, toi, Loïc ! Toi le grand organisateur des concours de zizis de la classe des petites sections de la maternelle ! Bien sûr, c'était toi qui avais la plus longue, t'en étais fier, et tu montrais aussi ton cul tout bronzé aux filles pendant la récré ! « Regardez, les copines ! Je suis allé en vacances à la mer ! ». Tes petites fesses rebondies de gosse de riche bien nourri étaient toujours étonnamment propres… Ou alors, peut-être que je les ai jamais vu couvertes de merde parce que tu devais moins faire le fier quand tu te chiais dessus, d'autant plus que tu étais champion de toboggan… Imaginez le résultat ! C'est sûr que ça aurait été la honte de montrer aux gamines ton bronzage avec caca collé puant en tartine jusque dans le bas du dos !... Pour en revenir à ta queue, je me souviens que jamais personne n'avait pu te dépasser ni même t'égaler… Tu étais devenu le caïd de l'école, le mâle adoré de toutes les petites bites de la classe, un futur baiseur en puissance, un tombeur de pétasses faciles !... Quant à moi, tu me foutais la gerbe, et surtout, le seul fait de croiser ton regard avait fini par me rendre incontinent ! Résigné, je m'étais retiré des cercles quotidiens de montrage de glands. En fait, je crois bien que mon robinet à pisse n'était pas si petit que je me l'imaginais. Seulement, le fait de lui faire prendre l'air en public devant toute cette bande de petits vicelards le rendait tout timide et il se recroquevillait comme un vieil escargot dans sa petite coquille humide cache pipi. Alors, plutôt que de toujours passer pour un bande-mou, je préférais rester en dehors à regarder ces futurs ingénieurs, hommes d'affaires et politiciens contempler leur fortune anatomique à deux balles ! Voilà comment à commencé pour moi le cycle infernal de l'exclusion !... Seul dans la cour de récré, désintéressé du touche-pipi, je m'isolais dans un coin ou encore je m'accrochais aux barreaux de fer comme un prisonnier, et je me masturbais l'anus avec mes longues crottes dures de constipé du cul !

           
Pour moi, l'école maternelle se résumait à ces quelques mots que sont zizi, pipi et caca… dodo aussi peut-être ! En gros, c'était juste une sorte de cage pour enfants où on nous traitait comme des animaux. Les enfants sont des animaux… du moins, c'est certainement ce que devaient penser les dresseuses baisseuses de culottes et donneuses de fessées pan-pan cucu ! Une fois, l'une d'elle m'avait enfermé dans un petit placard à balai rempli de vieux sacs-poubelles et de piles de journaux déchirés. Elle avait dit que je n'étais pas sage parce que je ne voulais pas danser la ronde avec les autres pour préparer la fête de fin d'année. C'est sûr, j'en avais rien à foutre de cette kermesse minable, et j'en avais rien à foutre aussi d'être « pas sage » ! Par contre, dans le placard, j'étais vraiment mal !... J'ignore combien de temps je suis resté comme ça seul assis derrière la porte à pleurnicher comme un chien battu abandonné. Je sais seulement que je n'ai revu le jour q'au moment où ma mère est venue me délivrer, vers quatre ou cinq heure de l'après-midi. Peut-être d'ailleurs que c'était grâce à maman que les affreuses maîtresses proprettes s'étaient souvenues qu'elles m'avaient laissé au placard ! Ce jour-là en rentrant à la maison, j'avais eu droit à une quantité écoeurante de calins-bizouilles de ma mère qui ne savait plus comment me consoler suite à cette rude épreuve de cachot ! Voilà, c'est tout ce qu'elles avaient réussi à me faire ces connes : en plus de la peine du placard, fallait maintenant que je subisse les caresses de maman-poule ! Mais bon, faut quand même avouer que c'était toujours mieux que l'obscurité odeur caca-poussière de la salle de classe !

           
Quand je n'étais pas enfermé dans le placard, je passais mon temps à regarder les autres petits élèves chahuter autour de moi dans une sorte de jouissance ambiance « la vie des bêtes ». Parmi eux, seule une fille restait immobile comme moi, toujours assise à la même petite table au fond vers la fenêtre. Tout ce que je savais d'elle était qu'elle s'appelait Nora, et que ses parents étaient des immigrés algériens. J'avais vu son père une fois devant la cour de l'école. Il était une sorte de vieux clochard tout gras collé dont la grosse moustache dégueulasse servait de garde-manger. Quant à sa mère, je ne l'ai jamais vue ; peut-être qu'elle était morte… Nora était une fille très silencieuse, elle n'ouvrait presque jamais la bouche, et elle ne parlait à personne. Elle passait ses journées sans bouger, l'air gênée. En fait, une rumeur disait qu'elle n'avait pas d'eau courante chez elle, et qu'elle ne se lavait presque jamais. En effet, elle était la seule de tous les morveux de la classe à sentir la merde même si elle s'était pas chié dessus. Elle portait toujours le même collant noir filé et la même robe à fleurs. Une robe tellement moche et démodée que même ma grand-mère n'en aurait pas voulu ! Parfois, les jours d'hiver, elle portait un horrible chandail en laine acrylique verte qu'elle enroulait sur ses épaules sur lesquelles collait son chemisier graisseux tout mité. Voilà, elle était arabe, elle était pauvre et elle puait ! C'est sans doute pour cela qu'elle n'osait jamais se lever pour jouer avec les autres. Trop peur de soulever des effluves de merde, trop peur que les autres se moquent d'elle. Un jour, elle s'était faite traiter de « sale arabe qui pue » par quelques merdeux de la classe. La maîtresse avait été obligée d'intervenir, puis l'avait envoyée voir la directrice. On aurait dit que c'était sa faute si elle avait reçu des insultes, et que les pauvres petits agresseurs n'étaient en réalité que les victimes fragiles d'un attentat islamiste au gaz caca de bougnoule pas propre ! J'ignore ce que lui avait dit la dirlo, mais en tous cas Nora était revenue en larmes. La semaine suivante, Nora manquait à l'appel. On ne l'a plus jamais revue…

           
Des histoires comme celle-ci, j'en ai connu des tas d'autres. C'était toujours avec des gamins d'origines étrangères, des bougnoules, des bamboulas, des ian ou des chinetoques, mais jamais de bons français ! C'était toujours les mêmes ! Déjà rien qu'à voir leurs têtes mâchurées et leurs cheveux crépus saupoudrés de pellicules, ça se voyait qu'ils étaient crades ! Trop dégueulasses les bicots ! Et certains profs prenaient plaisir à le faire remarquer : « Artak, il faudra que tes parents viennent me voir pour que je leur parle ! ». A ça, le petit visage plâtreux du gosse se froissait, et son unique gros sourcil noir formait une vague velue au dessus de ses yeux noyés de larmes : « Moi parents pas en France, moi parents morts, tremblement de terre, Spitak, Arménie… ». La grosse conne n'avait plus rien à redire, et tous les crétins de la classe pouffaient de rire en pointant l'orphelin du doigt. Alors, il se rasseyait sur sa chaise, écrasant un peu plus la petite boule de merde qui lui collait au cul, et il fermait sa gueule…

           
C'était comme ça. Les étrangers, fallait qu'ils se taisent et qu'ils restent immobiles, sinon pour eux c'était la honte en continu. Et moi, pourtant vrai bon français bien blanc, je me comportais comme ces crasses moricaudes. Cafard blanc, j'étais un cafard quand même. Et quand on est un cafard, perdu dans la jungle christique des bourgeois du Saint-Sacrement, on se fait facilement écraser !...

           
(A suivre… si j'ai le courage et l'envie de continuer à écrire…)

© Dadahprod 2006

Lundi 23 octobre 2006 à 13:15


Anecdote n°1 :
- « Bonsoir ! Désolé, c'est sur toi que ça tombe… tu comprends, je suis en pleine conversation avec un pote sur le trottoir d'en face, on parle de la Tchétchénie et tout ça, et j'aurais besoin d'aller m'acheter une bière… alors si tu pouvais me donner une pièce, ça serait sympa… je suis cool, je demande maximum deux euros ! Vas-y, t'es jeune, t'habites sans doute encore chez papa maman, tu peux bien me filer un peu de ton argent de poche !… »
- « Désolé, j'ai pas de monnaie,… seulement quelques petites pièces… je peux pas grand-chose pour toi…si tu veux j'ai ça, t'as qu'à le prendre, ça t'avance déjà un peu… »
- « C'est quoi ces petites pièces pourries ? Dix centimes ?! Tu te fous de ma gueule ou quoi ? T'es vraiment un minable ! Ces pièces, tu peux les garder pour Bernadette ! J'en ai rien à foutre de tes pièces jaunes !!!…Comment ça t'es désolé ?! T'as que ça ?! Pauvre conard !!! Dégage !!! »

Anecdote n°2 :
- « Salut ! T'inquiète pas, je serai très rapide. T'es contre le racisme et tu es prêt à aider les jeunes des cités à faire du sport gratuitement ? Bon alors, je vends des cartes postales (ultra-moches et cornées aux angles) pour la modique somme de 3 euros pièce. Cet argent permettra de financer aussi un projet de vacances à la mer pour l'été prochain ! Alors, si t'es un mec cool, et si t'es pas raciste et pas fâché avec les banlieues, achète-moi une carte postale ! » 
- « Oui, c'est ça, moi aussi je voudrais bien partir en vacances et faire du sport gratuitement… mais je ne suis pas assez pauvre pour bénéficier de ces subventions ! Alors désolé, c'est non ! »
- « Espèce de sale raciste de merde ! Enculé de ta race, pédé de bourgeois !!! »

Anecdote n°3 :
- « Yo, zyva t'as vu comment t'es toi ! Sale bobo ! (il a du apprendre ce mot en écoutant Renaud à la radio…) ! Tu fais l'beau avec ton jeans déchiré et tes Converse trouées ! Mort de rire ! Viens-là, j'te casse la tête, sale bourge ! »
- « T'inquiète ! Dès que j'aurai un peu de fric, je jetterai mes fausses Converse à deux euros (un euro la chaussure) que je porte chaque jour depuis plus de dix mois, et j'achèterai de nouvelles chaussures de style moins ‘ bobo' … Et je tâcherai aussi de m'acheter un nouveau pantalon, promis ! Zyva, on se fait un bisou, je te pardonne ! »
- « Wesh, t'es trop relou ! Casse-toi avant que j't'éclate la tronche, sale blanc ! »


Ok les mecs, je m'excuse, je suis né blanc, français et catholique, et je ne suis pas encore en dessous du seuil de pauvreté ! Je porte donc en moi ce péché originel ! Pardonnez-moi les gars, je suis vraiment une ordure !!!

J'aime les gens !

Mercredi 18 octobre 2006 à 13:45



Mignon emmitouflé souffrant dans son couffin couvert d'immondices
Sagement endormi anesthésié étouffant sous les nappes de chair
Bébé doucement presse sa tumeur qui implose délicieusement
Pour l'enfant paupiette cancéreuse Papa Noël ne passera pas !

Lundi 9 octobre 2006 à 12:20



No Past, No Present, No Future
...
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