dadahprod

Allez chez moi m'attendre !

Lundi 5 juin 2006 à 6:04


Aujourd'hui
je ressens comme une envie soudaine
de me rouler en boule
comme un petit chaton entre tes bras
...et de m'abandonner dans un profond sommeil...
...


(Merci à mon frère pour la photo)

Dimanche 4 juin 2006 à 8:16


toi ou moi
amour ou liberté
implosion ou explosion
rester sage ou être soi-même
fade et rangé ou Sade dérangé
désir aliénant ou plaisir solitaire
ballade romantique ou course poursuite
baiser dans une cage ou violer les nuages
sécher tes larmes ou faire couler le sang
((   (O)   ))          ((   (O)   ))
catastrophes en perspective
au choix de la reine ou du roi
//…\\
ce sera
toi ou moi
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Vendredi 2 juin 2006 à 23:09




          Quand on est dans un pays étranger, blanc comme un cul perdu dans une masse d'autochtones à la peau ensoleillée, on a l'air d'une tâche, on se fait remarquer, on est montré du doigt, et l'on est un peu considéré comme une bête curieuse.
        
Ici, on m'appelle l'Américain, même si je suis français… mais on s'en fout, car un blanc ça reste un blanc, quelque soit son pays d'origine, tout comme pour nous un jaune reste un jaune, qu'il soit japonais ou vietnamien… Ici, c'est moi le « bougnoule », celui qu'on classe à part, celui dont on se méfie, celui qu'on a tendance à regarder comme un charmeur de petites orientales nymphomanes en manque d'aventures… Certes, nombreux sont les gens qui m'accostent amicalement, mais quelques soient leurs intentions, je sais que je les intéresse principalement parce que je suis l'attraction vivante du quartier, "l'occidental aux grands yeux verts, aux cheveux châtains et soyeux"… Ils s'en foutent pas mal de savoir qui je suis ! Tout est une question d'apparence. La différence visible pour les yeux, celle que l'on prend plaisir à souligner…
        
Puis il y a la question linguistique. Evidemment, les étrangers sont ici tous perçus comme des touristes incapables de pénétrer et de comprendre la langue et la culture locale !... Alors, les voilà qui parlent librement devant moi, balançant leurs critiques, bonnes ou mauvaises, sans se douter un seul instant que je sois capable de comprendre quoi que ce soit de leurs conversations… J'en ai entendu des « T'as vu comme il est classe ! » (Ça fait plaisir), des « Ouais bof, ça va, il est pas aussi beau qu'Orlando Bloom » (…Rien à foutre, pauvres connes !), des « Encore un Américain qui vient draguer nos filles » (ça fait pas plaisir, parce que c'est pas vrai… je suis pas américain !), des « Waouh ! Il a un putain de gros nez !... » (Ça non plus, ça fait pas plaisir…) ou encore des « Sale Blanc stupide !» (C'est rare, mais ça peut arriver…)…
        
Peut-on parler de racisme dans ce cas ? À mon avis, que la discrimination soit négative ou positive, il s'agit bel et bien d'une forme de ségrégation morale ! Dans ma tête, je me sens continuellement rejeté ou mis sur un piédestal comme un objet bizarre et intriguant, et bien que parfaitement intégré au mode de vie, je ne suis pas ici chez moi… S'ensuit alors un malaise… Au début, j'étais bien, je vivais dans l'agréable surprise de l'exotisme, et j'acceptais en douceur ma condition et ma différence. Mais aujourd'hui, après dix mois passés ici, rien n'a changé… Je rencontre chaque jour encore ce genre d'expériences me rappelant que je ne suis pas des leurs !... Au début, on en rie… puis on finit par s'en lasser et par être totalement écrasé sous ce poids de compliments injurieux ou d'insultes innocentes!
        
À présent, je fais l'autruche et je me désintéresse du monde qui m'entoure, ce qui est bien dommage !... Mais je n'ai pas le choix… Alors je poursuis ma vie, résigné malgré moi, prisonnier de mon sort d'immigré de luxe et de ma couleur de peau !




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