L'amour nous enferme dans une prison de pâle douceur
Alors nous regrettons le temps perdu
Où nous étions seuls exposés aux quatre vents
Enchaînés dans notre liberté glaciale
Dans notre morne solitude
Dans notre mal de vivre quotidien
Oui nous en voulons encore de ces terribles années
Passées à traquer l'âme sœur sans relâche
Ces années à pleurer
Mal dans notre peau flasque et distendue
Rejetés et montrés du doigt
Par les infâmes amoureux transis
Qui fiers de se baiser en public
Nous crachaient à la gueule en nous traitant de minables
Oui nous en voulons encore de cette souffrance
La haine nous aimons ça
Nous aimons la subir
Nous aimons quand elle nous défonce l'estomac
Nous aimons l'insomnie
Nous aimons les nuits silencieuses passées à attendre
Nous aimons dormir nus dans la moiteur des larmes
Nous aimons suer seuls dans nos songes de putes
Nous raffolons des lieux sans nom et des heures sans but
Nous voulons sortir de cette taule maculée de sperme
Et en même temps nous évader de cette tête trop naïve
Pour être libres
Libres de haïr
Libres d'adorer l'insupportable
Libres de jouir en nous faisant mal
Libres de nous déchirer puis de nous embrasser à nouveau
Libres de retourner dans cette cellule rose capitonnée
Libres d'aimer notre jolie geôlière
Libres de vouloir perdre la clef dans la profonde serrure
Puis de nous exploser la tête sur les murs en hurlant des mots d'amour
Des mots d'adieux
…
Entre amour et liberté
A choisir, mieux vaudrait un sanglant carnage !


L'amour m'a sauvé, mais l'amour aujourd'hui me tue... et j'étouffe dans cette joyeuse prison...
Si mon amour disparaît, je m'en retournerai vivre seul dans mon insupportable liberté...